L’envoyé spécial de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs, Koen Vervaeke a été reçu, ce 20 mars 2019 à la résidence du plateau par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Les deux personnalités se sont entretenues sur plusieurs points, notamment, l’état des relations entre le Congo et l’UE, les investissements de l’UE en Afrique et sur les questions de sécurité dans la région des grands Lacs.
L’audience accordée par Denis Sassou N’Guesso à Koen Vervaeke s’inscrit dans le cadre du renforcement des bonnes relations qui existent entre la République du Congo et l’Union européenne. Au terme de l’entretien avec le chef de l’Etat congolais, le diplomate européen a affirmé à la presse que l’UE est un partenaire de premier plan pour la République du Congo, dans les domaines politique, économie, en termes d’investissement et de développement.
Pour Koen Vervaeke, son échange avec Denis Sasou N’Guesso a également porté sur un axe qu’il qualifié de très important, à savoir l’attraction des investissements. « Nous avons discuté avec le président Denis Sassou N’Guesso d’un axe très important, celui de l’attraction des investissements et, dans ce cadre-là, nous avons aussi discuté de l’avenir du Congo avec le FMI qui aidera beaucoup à construire cet environnement », a déclaré l’envoyé de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs.
Koen Vervaeke s’est félicité de l’appui aux investissements et de la diversification de l’économie engagés par le Congo, tout en relevant que ceci constitue « un axe de l’avenir » dans les relations entre les deux parties. « Nous savons maintenant, en Europe, avec nos partenaires africains que la croissance économique, la création d’emplois viendra de l’investissement, pas autant de l’aide au développement … Nous avons créé les moyens et les instruments d’investir davantage sur le continent, » a-t-il précisé.
Dans cette optique, l’envoyé spécial de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs a annoncé que « l’Ambassadeur de l’UE au Congo a signé un contrat pour la construction du port à pêche à Pointe-Noire », avant d’ajouter : « Dans quelques semaines, on va installer les grues au port de Brazzaville ». L’UE développera davantage ce genre d’actions, a-t-il renchéri.
Le diplomate européen a soutenu que la relation entre l’UE et l’Afrique est réciproque. « C’est une relation réciproque », a-t-il déclaré, avant d’expliquer : « nous pouvons investir, mais nos partenaires doivent contribuer également ».
Par ailleurs Il a rejeté l’accusation de désintéressement des Etats (individuellement) européens vis-à-vis du Congo. Pour lui, en effet, « la politique africaine de l’Union européenne – je parle de Bruxelles, mais aussi de tous les Etats membres –, est une priorité. Je peux vous le dire parce que, lorsque nous sommes en train de discuter sur notre cadre financier pour les années à venir, à partir de 2020, c’est l’Afrique qui sera le plus gros destinataire [bénéficiaire] à l’aide au développement, avec un budget accru. Au-delà des chiffres, ça traduit un intérêt stratégique de l’Europe pour le continent africain », a-t-il martelé.
Selon Koen Vervaeke a rassuré que l’aide au développement concernera « toutes les régions confondues, en général, et l’Afrique centrale aura une place importante à prendre. Il y a du potentiel, mais il y a aussi, certainement, des progrès à faire au niveau du partenariat, de cette relation réciproque pour que chacun apporte sa contribution pour faire avancer les choses », a poursuivi le diplomate.
L’Union européenne est aux côtés des pays de la région des Grands Lacs, pour le rétablissement d’une paix durable a, également, rassuré le diplomate européen qui a soutenu que la question clé pour cette partie de l’Afrique est la gouvernance politique et économique. Elle est un vrai déclencheur de progrès, selon lui.

Pays plongé dans les troubles sociopolitiques depuis quelques années, la République centrafricaine a aussi figuré au menu de l’échange entre Denis Sassou N’Guesso et Koen Vervaeke. Ce dernier a souligné, avec force, que l’UE est « le partenaire le plus important de la RCA. Le président Touadera était à Bruxelles », a-t-il ajouté, avant de rappeler que son organisation a mis « 800 millions d’euros en soutien de l’accord de paix », tout en soulignant : « nous avons 200 militaires en RCA qui forment la future armée centrafricaine. Ce n’est pas uniquement pour la RCA, mais aussi pour la région. Nous sommes un partenaire important pour l’Angola qui a aussi pris la décision courageuse de réforme. »
Il a affirmé que l’Union européenne est disposée à œuvrer aux côtés des pays de la sous-région. « Nous sommes prêts à accompagner les pays qui prendront les décisions courageuses et nécessaires en vue des réformes indispensables, » a conclu l’envoyé spécial de l’UE dont la tournée sous régionale conduira à Kinshasa (RDC), où il rencontrera, ce jeudi 21 mars le président Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo.