Les trois grandes forces politiques de la RD Congo, FCC-CACH-LAMUKA, se sont livrées ces derniers jours à des affrontements sans merci à travers le pays. Pour cause, les mauvaises interprétations des décisions prises d’une part par le président de la République et l’assemblée nationale, de l’autre par la cour constitutionnelle.
La première déchirure est la résultante des deux ordonnances prises par le chef de l’Etat, Félix Tshisékédi qui a nommé à la tête de la Geta-mine et la SNCC, des personnalités qui ne font pas politiquement allégeance aux FCC du président sortant Joseph Kabila.
En effet, aussitôt informé de ces deux ordonnances de nominations contresignées par le premier ministre sortant, Bruno Tshibala, les députés du FCC, majoritaires à l’assemblée nationale ont remis en causes ces ordonnances jusqu’à défier la compétence du président Félix Tshisékédi d’agir ainsi sans consulter ses alliés de la coalition FCC-CACH.
La deuxième a été des propos désobligeants tenus par un député du FCC qui aurait qualifié l’attitude du président d’inconsciente, voire d’immaturité dans l’interprétation même des textes de la constitution. Cette initiative soutenue par la présidente même de l’assemblée nationale, Janine Mabounda, a poussé au loin le toupet de l’arrogance du FCC envers la première personnalité du CACH, en la personne de Félix Tshisékédi Tshilombo.
La réaction du côté du CACH a été des plus spontanées. Puisque plusieurs partisans de l’UDPS, les combattants et les ‘‘parlementaires débouts’’ se sont mis dans la rue, le mardi dernier pour manifester violemment contre l’initiative des députés du FCC. Bilan de la journée : plusieurs actes de vandalisme enregistrés à Kinshasa, agressions de députés du FCC, le siège du PPRD et la résidence de Janette Kabila saccagé à Lubumbashi.
Et comme si cela ne suffisait pas, le FCC ripostant « coup pour coup » a également manifesté dans la rue par le biais de sa jeunesse coiffée de bérets rouges. Cette fois-ci, les manifestants se sont heurtés à certains points avec les partisans téméraires du CASH, le mercredi dernier. Heureusement, l’intervention des forces de l’ordre ont limité la casse. Puis, les dirigeants des deux formations FCC-CASH ont résolu de faire aussitôt la paix pour sauvegarder la coalition avec tout de même beaucoup d’électricité dans l’air dans les propos des uns et des autres.
Enfin, la troisième déchirure serait causée par les dernières invalidations des députés nationaux de LAMUKA au bénéfice des députés de FCC par la cour constitutionnelle. Cette décision juridique de dernière minute serait hors délais et n’obéirait nullement à l’esprit même de la constitution, rétorquent les leaders de Lamuka.

Ainsi, dans leur dernière déclaration lue par Martin Fayulu, ceux-ci rejettent en bloc la décision de la cour constitutionnelle et demande la démission des juges pour incompétence. Puis, Lamuka a appelé tous ses députés à ne plus siégés au parlement jusqu’à nouvel ordre. Et, toutes les femmes de cette formation à manifester pacifiquement de la gare centrale de Kinshasa à la cour constitutionnelle. Idem pour les députés et sénateurs qui devraient marcher du parlement jusqu’à la cour constitutionnelle où un sit-in est maintenu nuit et jour jusqu’à ce que les juges reviennent sur leur décision.
Voici six mois à peine après l’alternance pacifique du pouvoir, la RDC vit encore une crispation politique d’un genre nouveau. Une bien triste réalité qui survient au moment où le président Félix Tshisékédi est hors du pays pour consolider les relations diplomatiques avec ses voisins et institutions internationales.