Lors de son investiture ce 16 avril, Denis Sassou N’Guesso a tenu un discours d’engagement et de prise de conscience sur les attentes pressantes des Congolais à jouir des biens faits de son nouveau projet de société : Ensemble, poursuivons la marche.
D’entrée de jeu, Denis Sassou N’Guesso a dans son discours salué la prépondérance des Congolais « … le peuple congolais a exprimé son choix, avec un taux de participation remarquable de 67,55% et m’a gratifié de 88,40% des suffrages. Par ce vote, le peuple a choisi la paix, la stabilité et le développement. Il a plébiscité le Congo de tous, avec tous et pour tous.
C’est dire combien Je mesure, avec gravité, fierté et reconnaissance, la responsabilité qui m’a une fois encore été confiée par le peuple. Le fait que ce choix se soit exprimé, de façon aussi massive, est pour moi un élément de motivation supplémentaire.

Aux congolaises et aux congolais qui ont bien voulu me renouveler leur confiance, Je tiens à dire que votre choix m’honore et m’engage. Soyez assurés que Je mettrai tout en œuvre pour répondre à vos attentes et à vos exigences. En ce qui me concerne, le travail ne s’arrêtera pas. Je remercie également les compatriotes qui ont exprimé d’autres choix. Leurs voix, tout comme leurs opinions, méritent le respect : elles incarnent la diversité et le pluralisme de notre démocratie. »
Et, comme il fallait s’y attendre, le président réélu a eu une pensée pour le défunt candidat Guy Brice Parfait KOLELAS qui a tiré sa révérence juste au lendemain du vote du 21 mars, fauché à fleur d’âge par le covid-19.
« En cet instant, vous me permettrez d’avoir une pensée particulière pour notre compatriote, le candidat Guy Brice Parfait KOLELAS, emporté dans la dernière ligne droite par cet ennemi invisible contre lequel se bat, en ce moment même, l’ensemble de l’humanité. Je tiens ici, en mon nom propre et au nom de tous les congolais, à lui rendre hommage. »
Cela dit, Denis Sassou N’Guesso, pour ce nouveau quinquennat tient mordicus au développement soutenu de l’agriculture au sens moderne. Son vœux pieux depuis les années 1979 « J’ai évoqué l’agriculture au sens large. Nous avons trop attendu. Je veux que mon nouveau mandat ait pour priorité cette révolution agricole que le pays attend.
La confiance que vous venez de nouveau de m’accorder montre que vous adhérez à ce message. Cette ambition d’indépendance alimentaire sera créatrice d’emplois pour les jeunes qui participeront activement, non pas à l’agriculture de nos ancêtres, mais à une agriculture modernisée et mécanisée, au rendement efficace et au potentiel infini, intégrée dans les échanges régionaux et mondiaux.
Je dis : « une agriculture modernisée et mécanisée ». Il en sera ainsi avec l’usine de fabrication des tracteurs, qui devrait très vite démarrer ses activités dans la zone industrielle de Maloukou, elle- même appelée à être totalement opérationnelle dès l’année prochaine. »
Avant d’en attirer l’attention des Congolais sur l’épineux problème de l’importation effrénée « Notre terre est fertile et nous pouvons être très ambitieux. Prenons tous l’engagement de produire le meilleur, pour ne plus subir l’importation d’aliments impropres à la consommation.
Luttons tous contre l’exode rural, l’insécurité alimentaire et le déficit du commerce extérieur. Donnons-nous l’ambition de vaincre la faim et de lutter contre la vie chère. »
Puis, le chef de l’Etat congolais s’est engagé dans une rhétorique pédagogique sur le rôle de l’Etat envers chaque citoyen « S’agissant de la gouvernance sociale et solidaire, J’ai mentionné, -et vous permettrez que Je m’y attarde un instant-, le rôle de l’Etat protecteur.

L’Etat protecteur, ce n’est pas simplement la sécurité physique de chacun, des personnes et des biens, que nos forces de défense et de sécurité assurent au quotidien avec un dévouement et un professionnalisme que Je tiens ici à saluer.
L’Etat protecteur, c’est aussi l’électricité et l’eau potable pour tous, des soins de santé de qualité pour tous avec, entre autres, la rénovation du CHU de Brazzaville, l’achèvement et l’équipement de l’hôpital central des Armées et des douze hôpitaux généraux des départements.
L’Etat protecteur, c’est la couverture d’assurance maladie universelle à laquelle J’attache du prix et que J’entends rendre effective durant ce mandat.
L’Etat protecteur, c’est une éducation primaire, secondaire et universitaire inclusive, performante et qualifiante pour tous, avec des possibilités d’apprentissage offertes aux citoyens tout au long de la vie.
L’Etat protecteur, ce sont des villes vertes, saines, débarrassées de leurs quartiers précaires et de leur habitat anarchique.Enfin, l’Etat protecteur est tout entier dans l’engagement suivant de mon projet de société et que J’entends, comme tous les autres, respecter et faire respecter : il s’agit de doter tous les villages de plus de 100 habitants que compte notre pays d’un dispositif de fourniture d’eau potable, d’une connexion au réseau d’électrification rurale et d’un centre de soins intégré.
Ce sont, là, les axes se rapportant à la gouvernance sociale et solidaire. Celle-ci nous renvoie à la communauté de vie et de destin entre congolais d’une part, et avec les autres peuples d’Afrique et du monde d’autre part. Cela implique l’amélioration du cadre de vie de nos concitoyens et la fourniture des services sociaux de base et la valorisation du capital humain. »
Enfin, Denis Sassou N’Guesso, égal à lui-même, a su moduler l’échos d’un Congo et d’une Afrique résolument engagés dans la lutte contre le changement climatique et le Développement durable en faveur de la planète toute entière « Depuis près de 30 ans, la République du Congo porte avec force la voix de l’Afrique lors des grandes conférences mondiales sur la protection de l’environnement.

Le Bassin du Congo, grâce à sa forêt et ses tourbières, est le deuxième poumon du monde. Depuis la déforestation de l’Amazonie, le monde peut compter sur nos forêts équatoriales pour combler le manque d’oxygène de la planète. Et cet oxygène est africain. Cette réalité fait de notre sous-région le premier poumon écologique au service de l’Afrique et du monde. Un poumon africain qui fait respirer le monde. Cette réalité fait également de nous un poumon économique générateur d’emplois pour la jeunesse.
Mon engagement pour les 5 prochaines années est de donner au Congo la dimension mondiale qu’il mérite en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité. En synergie avec mes Pairs Chefs d’Etat, Je veux redonner à l’Afrique sa place dans le concert des nations. On ne dira plus Afrique noire, mais Afrique verte. Le développement de demain sera responsable ou ne sera pas. »