Le rond-point Mikalou situé dans le sixième arrondissement Talangaï est devenu l’épicentre des embouteillages dans la ville capitale depuis quelques jours.
Ce Matin du 24 avril, jour ouvrable des marchés domaniaux, les passants, commerçants et automobilistes se sont encombrés de part et d’autre du rond-point Mikalou, qui désengorge l’avenue de la Tsiémé et celle de Marien N’gouabi ainsi que la route nationale numéro 2.
Au moment où la pandémie du Covid-19 sévit dans le pays, le trajet a ressemblé à un véritable chemin de croix à cause du contrôle des laissez-passer effectué par les services de police, a expliqué un motocycliste.
Ce phénomène d’embouteillage a eu un impact négatif au niveau du marché Matsi, situé au pont de Mikalou, à quelques mètres des barrières de la police où les femmes viennent s’approvisionner en farine de manioc.

D’après les témoignages recueillis sur place, les automobilistes ont obtenu des laissez-passer en masse et parfois d’une manière frauduleuse ou simplement par photocopie en couleur. « L’obtention massive des autorisations de circulation dûment signées est de la responsabilité des ministères et autres services publics. Bon nombre de chefs de service ont donné des laissez-passer remplis à moitié à leurs collaborateurs. Cependant, certains les ont photocopiés et scannés à leur profit. » a expliqué un citoyen lambda.
En conséquence, une triste réalité s’installe à Brazzaville parce que n’importe qui peut avoir un laissez-passer signé de n’importe quel service public pour circuler sans ambages. Ce qui constitue un grand danger au moment où le nombre de cas de contamination au covid-19 ne fait qu’augmenter en République du Congo.
Au rond-point de Mikalou, l’on constate la présence des éléments de la police qui procèdent effectivement à la saisie des laissez-passer. Certains chauffeurs ont vu s’arracher leurs dossiers. D’autres par contre, avançant des raisons d’ordre professionnel ou sanitaire passent librement la barrière.

Pourtant, les mesures barrières édictées par les autorités réglementent bien le secteur des transports pour éviter la propagation de la pandémie du coronavirus.
La non prise en compte de ces mesures par la population qui court déjà un grand danger pourrait favoriser la propagation du covid-19 dans les arrondissements.
En rappel, le dernier bilan rendu public ce 24 avril par le ministère de la santé et de la population fait déjà état de 200 cas testés positifs au coronavirus, 19 guéris et 6 décès.