Le présumé trafiquant d’ivoire a été arrêté en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation illégales de deux pointes d’ivoire, sectionnées en quatre morceaux d’ivoire, pesant au total 18 kg. Ce qui représente un éléphant tué.
L’arrestation de cet individu a eu lieu le mercredi 06 novembre 2019 à Ouenzé dans le cinquième arrondissement de Brazzaville, par les agents de la direction départementale de l’économie forestière de la ville capitale avec le concours des éléments de la gendarmerie nationale. Ce, grâce à l’appui du Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune Sauvage (PALF).
Ces ivoires auraient été achetés par ce présumé délinquant faunique dans le département de la Likouala auprès des braconniers qui sévissent dans cette zone, située au nord de la République du Congo. Cet individu dont le complice est en cavale, serait un acheteur et revendeur des produits de faune depuis plusieurs années.
Il emprunte la pirogue sur le fleuve Congo et la rivière Alima, les véhicules sur la route nationale N°2, comme moyens pour le transport des produits de faune jusqu’à Brazzaville.

Pour tromper la vigilance des agents des services de contrôle le long de ces différents trajets, il dissimulait ces produits dans les sacs des poissons fumés. Le présumé trafiquant reconnait les faits qui lui sont reprochés à savoir : la détention, la circulation et la commercialisation illégales des trophées d’un éléphant (espèce animale intégralement protégée).
Le prévenu encourt des peines allant jusqu’à cinq (5) ans d’emprisonnement ferme et va répondre de ses actes devant les juges.
Par ailleurs, le trafic des espèces fauniques au monde est devenu plus organisé, au cours de ces dernières années. Aussi, de plus en plus lucratif, mondialement répandu et plus dangereux que jamais. Ce trafic a également des sérieuses implications pour la sécurité et la prospérité des populations à travers le monde.
Selon un rapport publié par Wildlife Conservation Society (WCS), les éléphants des forêts d’Afrique ont décliné de 62% en 10 ans. Ce même rapport ajoute que chaque 15 minutes, en moyenne un éléphant est illégalement abattu sur le continent africain pour nourrir une demande insatiable en ivoire. Ainsi, le commerce illégal des produits de faune conduit à l’extinction des espèces fauniques à travers le monde.
Notons qu’en République du Congo, l’éléphant fait partie des espèces animales intégralement protégées, conformément à l’arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées.
En outre, l’article 27 de la loi 37/2008, du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées stipule que « l’importation ; l’exportation ; la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées ; ainsi que de leurs trophées sont strictement interdits ; sauf dérogation spéciale de l’administration des eaux et forêts ; pour les besoins de la recherche scientifique ».