Durant quatre jours de débats intenses, tantôt passionnés et dépassionnés en ateliers qui ont accouché d’un projet de code de déontologie de la presse congolaise devant désormais régir l’exercice du métier en République du Congo.
Les professionnels de l’information et de la communication ont le mérite d’avoir su accorder leurs violents au-delà de leurs divergences, des antivaleurs et autres formes de déviances constatées qui ont au fil des vingt-six ans gangrené la maison presse congolaise. Ce, depuis la tenue en avril 1992 des états généraux de la presse congolaise qui a doté le secteur d’une charte aujourd’hui obsolète.
Il fallait le faire
Initié par Philippe MVOUO, président du conseil supérieur de la liberté de communication avec l’appui du gouvernement congolais, ainsi que les partenaires internes (responsables des médias publics et privés, presse écrite et presse en ligne) et externes (représentants de la communication et des médias de l’union européenne, de la France, de la Belgique et de quelques pays d’Afrique), les assises de la presse congolaise ont vécu du 25 au 28 Octobre 2018 à Brazzaville.
Les acquis de ces échanges
Ces assises ont été l’occasion tout indiquée pour revitaliser d’un son nouveau le professionnalisme des journalistes congolais, qui ont brassé leur intelligence pour se doter d’un nouveau cadre juridique plus fiable ; tout en sollicitant du gouvernement des subventions plus conséquentes pour garantir la totale liberté et toute l’indépendance de la presse à tous égards.
Aussi, il s’est agi de mettre un accent particulier sur l’identification, la formation et le recyclage permanent des anciens et nouveaux journalistes par la création d’un institut des métiers de l’audiovisuel. Sans oublier, la validation officielle de la presse en ligne longtemps laissée pour compte du fait de pirates et leurs fake news.
Enfin, un bon en avant
Maintenant, l’on peut dire que les journalistes congolais ont pris la mesure de leur retard face aux enjeux d’un monde qui se globalise, où s’opèrent maintes mutations technologiques dans le traitement et la diffusion de l’information avec de nouveaux modèles économiques. D’où le thème même de ces assises : « Bilan et perspectives à l’ère du numérique ».
Les assises, et après…
La presse congolaise qui vient de faire sa mue embrasse là une réalité bien contraignante qui exige d’abord des journalistes eux-mêmes puis des décideurs politiques et administratifs un sens aigu de responsabilité pour une gouvernance rénovée de la presse. La balle est désormais dans le camp du gouvernement qui se doit de matérialiser et faciliter l’application des textes innovants issus de ces assises.
Shiblon Bassouamina