Il est 8h du matin à Conakry, les populations courent dans tous les sens. Des tirs automatiques nourris à l’arme lourde éclatent aux alentours du palais de Sékhoutouréya entre putschistes et éléments de la garde présidentielle. Quelques heures plus tard, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, auteur du putsch annonce en direct de la télévision nationale avoir capturé le président de la République Alpha Condé qui a été démis de ses fonctions. Nous sommes le dimanche 5 septembre 2021. Le pays est désormais sous le contrôle de la junte militaire.
Les Guinéens qui manifestaient contre le troisième mandat du chef de l’Etat sont dans l’euphorie, et célèbrent la « victoire du peuple ».

La situation agite la Communauté internationale et les réactions fusent de toutes parts. L’ONU, l’UA et la CEDEAO condamnent le coup d’Etat, appellent à la libération immédiate du président déchu, ainsi qu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Des réactions qui ne surprennent pas plus d’un en Afrique.
Les coups d’Etat contre IBK au Mali, Blaise Compaoré au Burkina Faso et Omar El-Béchir au Soudan sont des palpitantes illustrations. Alors que le peuple manifestait contre la mauvaise gestion, ces institutions n’ont de cesse que de soutenir ces présidents. Des agissements qui corroborent peut-être avec chacune de leur charte mais qui ne profitent guère aux populations qui paient au quotidien le prix du pouvoir autocrate instauré par ces ”présidents-potentats’’. « Le forcing d’Alpha Condé au 3e mandat a coûté la vie aux Guinéens. Les institutions internationales en sont d’une part fautives », a déclaré, un analyste politique.
Face à une telle problématique, l’ONU, l’UA et la CEDEAO devraient revoir leurs textes pour favoriser le bien-être du peuple. Ce qui les éviterait enfin à épauler aveuglement ces Baobabs.