Le Congo au Championnat d'Afrique à Dakar au Sénégal

La Fédération congolaise de judo et disciplines associées, (Fécoju-Da) s’embourbe de plus en plus malgré l’implication du ministère de tutelle, de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du sport (CCAS) et du Comité national olympique et sportif congolais (CNOSC). « Les décisions prises face à cette crise interminable accouchent toujours d’une souris et font montre d’une irresponsabilité, incompétence voire une partialité dans la gestion du sport au Congo. » tempête un observateur.

L’impasse est loin d’être finie à la fédération congolaise de judo et disciplinées associées. Voici déjà cinq ans que cette fédération fait face à une crise sans précédent qui a opposé visiblement les maîtres Marien Ikama et Francis Ata, respectivement président et premier vice-président de la Fécoju-Da.

Au-delà des raisons bien connues qui ont déclenchées cette crise, l’hypothèse selon laquelle cette situation manquerait des autorités compétentes, responsables et impartiales pour sa résolution, n’est pas à négliger. En raison justement de nombreuses circulaires du ministère en charge des sports, des sentences judiciaires de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du sport et les décisions du Comité national olympique et sportif congolais prises çà et là, sans succès.

« Leur implication à cette affaire devrait pourtant très rapidement réaménager cet art martial si les textes en vigueur de la fédération étaient résolument appliqués.»

Tenez !  En mai 2018, le ministre des sport Hugues Ngouélondélé créé une commission de gestion de cette crise pour traiter les affaires courantes et préparer l’Assemblée générale élective (A.G.E).

Alors que la CCAS se planche sur le dossier, le ministère en charge des sports sous recommandations de la Fédération internationale de judo (FIJ), met en place en février 2020, un Comité de normalisation qui avait pour mission, l’affiliation des clubs et mettre les conditions pour l’organisation d’une AGE apaisée.

Ce comité est composé d’un représentant du ministère des sports, celui du CNOSC, de l’Union africaine de Judo, de la Fédération internationale de Judo, de Marien Ikama en sa qualité de président sortant et un membre du côté dit de l’opposition en la personne d’Aya Caloger.

A l’issue des travaux du comité de normalisation une année durant, Marien Ngouabi Ikama a été réélu le 17 février 2021 président de la Fécoju-Da. Ce, après avoir reçu l’instruction du président dudit comité, Mohamed Azzoug qui lui autorisait d’organiser cette AGE.

Il est pour ce fait reconnu par la FIJ et félicité par le Sénat de son pays. Toutefois, il est toujours rejeté par le ministère des sports et le CNOSC qui méconnaissent sa réélection.

Le train en marche!

Par ailleurs, Marien Ngouabi Ikama retrouve une aubaine pour renouer avec les activités internationales, au moment où au niveau national les esprits sont tendus.

En pleine participation au Championnat d’Afrique de Judo à Dakar au Sénégal, une première sortie des Judokas depuis 2015, le verdict de la CCAS tombe le 28 mai 2021. Cette Chambre d’arbitrage décide de retirer à Marien Ikama les prérogatives de président de la Fecoju-Da, le déclare incompétent à convoquer une A.G.E et lui interdit le droit d’agir au nom de la Fécoju-Da.

Selon la Grosse de la CCAS, un délai de 45 jours est alors accordé encore à la Fécoju-Da, sous supervision du ministère et du CNOSC pour tenir ladite Assemblée. Une sentence qui semblerait être taillée sur mesure car nul n’interdit du moins à un président sortant de fonctionner pour la survie de la Fédération, malgré la crise.

Une vue des Judokas au Championnat d’Afrique à Dakar au Sénégal

Étonnement, en juillet de la même année, ce comité est dissout par lui-même le ministre des sports, (semblerait-il) sans l’aval de la FIJ. Imbroglio total ! A qui donc reviendraient finalement les prérogatives de tenir cette Assemblée ?

Selon l’article 15 de la loi N°11-2000 du 31 juillet 2000 portant organisation et développement des activités physiques et sportives : Les fédérations exercent leurs activités en toute indépendance. Elles travaillent en partenariat avec le ministère des sports et le CNOSC.

C’est pour autant dire que ni le ministère ni le CNOSC n’a mandat de convoquer une Assemblée élective en lieu et place d’une quelconque fédération sportive.

La situation devient plus gênante et honteuse le 17 août dernier, lorsque le CNOSC par simple décision convoque une Assemblée générale élective en date du 4 septembre prochain. Une décision qui selon les sources, divise ce comité en raison du non-respect des textes en vigueur relatifs au critère de candidature.

Note du CNOSC

Face à ce chaos, les férus du sport se demandent si le CNOSC a fermé les yeux face au Titre 4.1 des statuts de la FIJ qui prévoit « Seule une fédération par pays peut devenir membre de la FIJ. En conformité avec les règles du CIO, les Comité olympiques nationaux ne peuvent reconnaître comme membre de leur CNO que les fédération reconnues par les Fédérations Internationales Olympiques pour les disciplines dont elles ont la charge.»

Il va sans dire que les textes qui régissent la Fédération congolaise de judo et Disciplines associées sont sciemment piétinés par les trois entités de gestion du sport en République du Congo. Des actes qui donnent du grain à moudre au public sportif congolais.

« Le judo est naturel au public sportif congolais comme le football, la boxe et autres. Les décisions croisées du ministère, de la CCAS et du CNOSC  prouvent leur manque de volonté face à cette crise. Soit, c’est de la pire incompétence soit ce sont des faits sciemment. Les textes nous servent de recadrage. Alors, si le mal vient des maitres Marien et Ata, mieux de les écarter toujours est-il dans le strict respect des textes en vigueur. S’en est trop là ! », fulmine un Congolais.

Une situation en tout cas regrettable qui non seulement crucifie le judo congolais mais ne profite non pas aux athlètes désireux de faire bonne carrière.

L’envers du décor

En outre, il faut dire que cette crise qui ressemble à un véritable combat de coq entre les deux grosses pointures du judo congolais a ouvert un boulevard aux violents conflits entre désormais : athlètes pro-Marien et pro-Ata. Ils s’adonnent parfois à des combats de la rue.

Un comportement hors-la-loi prohibé par les textes de cette discipline olympique. ‘’Chaque judoka engagé dans la voie du judo doit en même temps étudier, pratiquer et vivre le code moral. Car, qui dit code moral, dit loyauté, courage, sincérité, contrôle, honnêteté et sens de la justice’’.

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