L’activité agricole à Dolisie, dans le département du Niari, constitue un véritable socle de la vie économique et rythme le quotidien des populations. Les récoltes sont mises en valeur par un groupe de femmes très actives et entrepreneuses, couramment appelées BINZALANGOTO.
Cette appellation qui est tout d’abord attribuer à leur activité est devenue aussi leur nom commun. Mères de famille, veuves pour certaines et, n’ayant pas souvent achevé leur cursus scolaire, ces femmes prennent à bras le corps la survie de leur ménage. Cela, grâce aux faibles revenus après-vente de divers produits agricoles achetés auprès des agriculteurs, sinon, cultivés par elles-mêmes.

Figure aussi parmi elles, les jeunes filles mères à qui, les chances de réussir à l’école comme dans d’autres secteurs d’activité ont été amenuisées par une grossesse précoce.
Souvent, mal vêtues pour assumer toutes les intempéries liées à leur activité, ces femmes sont visibles dès les premières lueurs du jour. Ceci, en quête de produits agricoles comme le chou, bananes, tomates, ciboule, saka-saka (feuilles de manioc), igname, arachides et autres légumes… au terme de long parcours à travers des plantations et les champs qui avoisinent la ville.
Cependant, grand-mères ou jeunes filles, toutes ces femmes sont plus que déterminées à tirer leur épingle du jeu contre vents et marées pour gagner leur vie et garantir celle de leur progéniture.

D’ailleurs, leurs enfants en partance pour l’école y passent pour recevoir leur ration journalière, moyennant 100 à 200 F CFA.
A la lumière du jour, l’activité est devenue indispensable pour ravitailler le grand marché, fièrement érigé au cœur de la ville dont les produits de faune (gibiers) remplissent les étalages.
D’où, les populations et les vendeuses du grand marché ont pris l’habitude de s’y rendre pour s’approvisionner en produits agricoles à des prix acceptables. Ce qui leur permet de les revendre en détails pour se faire plus de bénéfices.
Abordées, les Binzalangoto se disent fières et dignes de vivre de leurs propres efforts. Mais, elles se plaignent toutefois de nombreuses tracasseries que leurs infligent certains agents municipaux véreux.
Ces derniers sans toujours remplir leur devoir d’assainir ce marché temporaire, situé à quelques encablures du grand marché sur l’avenue ‘‘Gilles Greviez’’, obligent tout de même à ces femmes, de leur verser la taxe journalière sans demi-mesure.

A notre sens, ces femmes seraient plus productrices et bénéficiaires des avantages de leur activité si et seulement si elles s’organiseraient en coopérative pour imposer à leurs clients l’unicité du prix de leurs différentes denrées.
Cette réflexion est soutenue par une scène vécue sur les lieux. Une vendeuse a su tirer profit de la naïveté de l’une d’entre elles. Sa marchandise a finalement été achetée à vil prix par rapport à celle de ses consœurs qui se sont concertées sur le prix du jour. Comme quoi, dans cette activité également « Tout flatteur vie au dépend de celui qui l’écoute »