La commémoration des 80 ans du manifeste de Brazzaville, capitale de la France libre donne lieu du 27 au 28 octobre à un colloque international placé sur le thème : De Gaulle et Brazzaville, une mémoire partagée entre la France, le Congo et l’Afrique.
Initié par le président de la République du Congo Denis Sassou N’Guesso en partenariat avec l’ambassade de France et la Fondation Charles De Gaulle, ce colloque connaît la participation des chefs d’Etats africains comme le Marechal du Tchad, Idriss Débit Itno, Archange Touadéra de la RCA, Félix Antoine Tshisékédi de la RDC tandis que ceux du Caméroun et le Gabon se sont fait représentés par leur premier ministre. Jean Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères pour la France. Sans oublier la présence de Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’organisation internationale de la francophonie.

Les assises auxquelles prennent part des érudits, des historiens et autres universitaires africains et étrangers sont le cadre choisi par ces éminences grises pour confronter sans complexe, divers documents historiques se rapportant à l’action des troupes indigènes (tirailleurs). Ceux-ci se sont ralliés à l’action du générale Charles De Gaulle juste après son manifeste du 27 octobre 1940. Et, lui sont restés fidèles dans sa longue marche à travers l’Afrique équatoriale française (AEF), pour rallier des hommes et des femmes dans son mouvement de libération de la France à lors assiégée par l’Allemagne nazie au cours de la deuxième guerre mondiale d’une part.
D’autre part, il s’agit de mutualiser les connaissances et les réflexions par devoir de mémoire et de justice. Pour, rétablir l’honneur de ces milliers de soldats venus du Cameroun, du Tchad, de la RCA, du Congo et aussi du Gabon.
Ces derniers sont en effet, peu cités dans les grands livres d’histoire alors que leur rôle et leur sacrifice furent ‘‘la cheville ouvrière’’ qui contribua irréfutablement à la victoire des troupes alliés à la reconquête de plusieurs points stratégiques en Europe. A partir de l’Afrique jusqu’à la préparation de leur débarquement en Normandie.
Ouverture des travaux
La cérémonie d’ouverture de ce grand colloque international de Brazzaville s’est déroulée au palais des congrès, devant un parterre d’experts, de diplomates et aussi de collégiens et lycéens triés sur le volet pour s’imprégner des temps forts de l’histoire commune des pays africains avec le monde à partir de l’implication du général Charles De Gaulle ‘‘le grand homme de Brazzaville’’. Une belle manière de transmission des valeurs de solidarité universelle, de bravoure et surtout de paix.

A cette occasion, plusieurs allocutions ont été prononcées par les chefs d’Etats et leur représentant ainsi que quelques autres personnalités. Le cas du président de la Fondation Charles De Gaulle, Hervé Guemard qui a, dans son speech très mélodieux et éloquent, vanté la bravoure du général De Gaulle et le triomphe de son mouvement grâce à l’apport des troupes d’Afrique « Brazzaville est le refuge de l’honneur et de l’indépendance de la France libre ».
De même, Jean Yves Le Drian a reconnu qu’il fallait revisiter l’histoire pour corriger ‘‘l’oubli’’ sur l’action salvatrice des soldats africains dans la libération de la France face aux ambitions dévastatrices des nazis.

Puis, entre autres à son tour, le président Félix Antoine Tshisékédi a souligné que le Congo Belge a aussi été une étape décisive de cette histoire. Puisque, le général De Gaulle s’y est aussi rendu pour délivrer le même discours à l’endroit de plusieurs volontaires. Le président de la RDC a donc insisté sur cette valeur de solidarité aujourd’hui avec ses paires africains pour vaincre le terrorisme qui sévit à l’Est de son pays, des décennies durant.
Autres doléances, celles formulées tour à tour par le maréchal du Tchad, Idriss Débit Itno et le Congolais Denis Sasou N’Guesso. Pour le premier, la France devrait ériger une stèle sur son sol en mémoire des troupes africaines et réhabiliter leur histoire glorieuse dans les manuels scolaires.

Tandis que Denis Sassou N’Guesso, l’initiateur de ce grand rendez-vous, ouvrant les travaux a interpelé la communauté internationale à ne plus marginaliser l’action de l’Afrique dans la marche du monde comme ce fut dans le passé. Il exige du conseil de sécurité de l’ONU une place dans le cercle très fermé des membres permanents avec droit de véto : encore une question de justice et de bon sens !