Le Programme alimentaire mondial (PAM) en République du Congo facilite le partage d’expérience et la formation des producteurs de la Bouenza sur les techniques innovantes de transformation du manioc.

Les premières avancées de ce programme qui s’étend du 11 novembre au 12 décembre ont été présentées ce lundi 25 novembre, au cours d’un café de presse, par l’expert de l’institut ivoirien de technologie tropicale, Sidimé Yacouba.

Il s’est agi de mettre à la disposition de la presse tous les éléments qui déterminent les importantes innovations technologiques en cours de réalisation à Yamba et à Nkayi. Cela va désormais permettre à une vingtaine d’apprenants (dont deux femmes) d’acquérir de nouvelles compétences dans la production du gari ainsi que la maîtrise de la fabrication des prototypes d’équipements reproductibles.

                          Sidimé Yacouba présentant le pressage de la pâte du manioc à la machine à 2 vis

En effet, depuis des lustres, les producteurs artisanaux du gari dans ces localités utilisent encore des méthodes traditionnelles ayant des conséquences fâcheuses sur leur santé avec un faible rendement. Cela au cours des trois principales étapes à savoir, le râpage des tubercules à main nue à l’aide d’outils tranchants ; le pressage de la pâte de manioc par l’entassement de grosses pierres ; puis, la cuisson sous de fortes températures et la fumée de bois de chauffe.

                  Râpage rudimentaire de manioc

D’après Sidimé Yacouba, la première semaine a été consacrée au diagnostic du terrain pour recueillir les préoccupations et les attentes des artisans. Ce qui a permis d’apporter des solutions en équipements (machines de transformations à essence) adaptés à leur mode de fonctionnement, faciles à fabriquer et à utiliser.

Tout en soulignant les difficultés dans le montage de ces machines dues à l’absence de l’usinage des pièces de fabrication et de certains matériaux adéquats. D’où, cette initiative vient à point nommé révolutionner les pratiques archaïques par le partage de bonnes pratiques, la documentation, l’échange d’expérience, diffusion et adoption de la mise en œuvre de solutions ayant un impact réel sur la faim et la malnutrition.

Jean Martin BAUER

« Dans la Bouenza, il y a déjà des groupements qui produisent du gari (…) On a depuis des années 50, des Congolaises et Congolais qui produisent du gari et qui en vendent parfois jusqu’à Pointe-Noire, et même à Libreville. Donc, on a une filière d’excellence. Malheureusement elle est trop rudimentaire. Nous allons travailler avec eux pour les appuyer. (…) La Bouenza sera un point de départ car y a pas que la Bouenza qui produit le manioc au Congo, mais ce que l’on fait dans la Bouenza pourra bénéficier au reste du pays. » a dit le représentant du PAM au Congo, Jean Martin BAUER sur le choix de ce département situé au sud du Congo.

Enfin, la prochaine étape sera consacrée à la phase de transformation du manioc en gari et ‘‘atséké’’ sous l’œil vigilant d’un expert béninois. Cette phase décisive lui permettra également de tester l’efficacité des machines fabriquées localement en vue de la production d’un gari de qualité.

Image DR

Notons que cette mission connait aussi la participation du CERFAM pour renforcer le Plan national de développement 2018-2022 au Congo. D’autant plus que l’objectif « Faim zéro » poursuivit par le PAM passe aussi par le renforcement des capacités et l’utilisation des techniques innovantes et accessibles au plus grand nombre de la population.

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