Les forces de l’ordre se sont levées tôt à Mananjary le vendredi 24 mars. Dès 8 heures du matin, des officiers supérieurs de la Police nationale, de la Gendarmerie nationale et de l’Armée de la capitale de la Région Vatovavy se sont déplacés près de l’hôtel La Plantation, où doit se tenir un grand rassemblement populaire organisé par le Député Haja, proche du potentiel candidat à la prochaine présidentielle, Siteny Randrianasoloniaiko.

Les militaires avaient comme mission d’annoncer au sonorisateur : « Il serait préférable qu’en tant que propriétaire, vous démontiez vous-même vos matériels. Sinon, nous allons le faire ». Aucun motif valable n’a été évoqué par ces militaires pour justifier cette menace à peine voilée. Ils avaient tout juste reçu l’ordre d’interdire par tous les moyens, la tenue du MIHAVA TOUR, une rencontre organisée par Siteny Randrianasoloniaiko pour recueillir les doléances de la population. Le succès des premières éditions de cette forme de Démocratie directe, précédées d’une marche « jaune soleil », couleur fétiche du probable candidat Siteny, semble inquiéter le régime Rajoelina au plus haut point. Une première manifestation en plein air organisée à Fénérive Est a déjà été interdite le 11 mars.

 

Mais à Mananjary, la tentative d’intimidation des militaires n’a pas abouti grâce à la présence de plusieurs journalistes, venus couvrir l’événement. L’opération de démantèlement des estrades et des matériels de sonorisation annoncée par les officiers n’a pas eu lieu.

Malgré cette tentative avortée, le régime n’en était pas à sa première action de sabotage du MIHAVA TOUR. Dès le jeudi 23 mars, soit 3 jours avant l’événement, l’unique station de radio de la ville de Mananjary qui a commencé à diffuser les éléments d’informations liés à l’organisation du rassemblement, a cessé d’émettre suite à un système de brouillage.

 

Plus grave, le vol privé des 6 députés devant participer au MIHAVA TOUR de Mananjary, n’a pas reçu l’autorisation de l’ACM (Aviation Civile de Madagascar) le 24 mars. En effet, Voninahitsy Jean-Eugène, Jean-Jacques Rabenirina, Edizara, Djaosera Irénée, Mohamad Ahmad et Siteny Randrianasoloniaiko devaient attendre en vain l’autorisation de vol qui n’a jamais été délivrée. Aucun motif n’a été évoqué par l’Administration pour justifier cette décision.

Le vice-président de l’Assemblée nationale et co-Président du parti AVI, Jean-Jacques Rabenirina, n’a pas caché son irritation : « Pas plus tard que ce matin, lors d’une réunion organisée par la CENI au Novotel, des membres du Gouvernement ont accepté que tout le monde était libre d’organiser des rassemblements publics. Mais il apparaît clairement que dès cet après-midi, ils organisent de basses manœuvres pour piétiner la Démocratie ».

Le député Jean-Eugène Voninahitsy élu à Morafenobe et leader du mouvement de contestation C Lera, pour sa part, a déclaré avec véhémence que « Ce sont les peureux et les lâches qui usent et abusent de genre d’intimidation. Peine perdue, nous n’allons pas nous laisser décourager par ces agissements. Au contraire, quoiqu’il arrive, nous seront au rendez-vous à Mananjary, où la population qui aspire au changement nous attend. Il est inadmissible que d’un côté, nous ne pouvons pas organiser des réunions en plein air, tandis que les tenants du régime entrent pleinement dans la pré-campagne en gaspillant l’argent public en toute impunité et en organisant toutes sortes de sabotages pour tuer le MIHAVA TOUR. La montée du futur candidat Siteny fait paniquer Rajoelina. Ce dernier semble avoir une peur bleue de la vague jaune ». À

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