Un adjudant de la gendarmerie nationale et un sergent des forces armées congolaises ont été arrêtés pour détention et trafic illégaux des pointes d’ivoir, lors d’une opération qui a abouti au démantèlement d’un réseau de présumés trafiquants d’ivoire.
Quatre civils, membres de ce réseau ont également été interpellés lors d’une opération menée par les éléments de la gendarmerie nationale. Les six présumés trafiquants qui constituent donc le réseau, ont été arrêtés successivement les 27, 28, 31 janvier et 02 février 2021 à Pointe-Noire, capitale économique de la République du Congo.
Cette opération ‘‘coup de poing’’ a permis la saisie de quatre pointes d’ivoire, pesant 101,3Kg, représentant approximativement quatre éléphants abattus, plusieurs objets travaillés en ivoire à savoir 20 baguettes, 15 pendentifs, 04 bracelets ronds, 02 baguettes avec billes.

En effet, deux individus ont été arrêtés le 27 janvier au départ. S’en est suivi le 28 janvier, les deux autres avec une pointe d’ivoire.
Les investigations menées dans cette affaire ont conduit à l’arrestation de deux autres membres de ce réseau. L’adjudant a été interpellé le 31 janvier 2021 avec deux défenses en ivoire et le sergent arrêté avec une pointe d’ivoire le 02 février 2021.
Ce dernier, militaire des forces armées congolaises, a avoué avoir utilisé son arme de service pour abattre un éléphant dans la forêt du district de Banda dans le département du Niari. Les cinq autres sont poursuivis pour les infractions de détention, circulation et commercialisation illégales des pointes d’ivoire saisies.
Quant au gendarme arrêté, il est aussi sculpteur qui commercialise les produits travaillés en ivoire.
La série d’arrestations a été réalisée avec l’appui des agents de la direction départementale de l’économie forestière de cette ville ainsi que du PALF (Projet d’appui à l’Application de la Loi sur la Faune sauvage).
L’ivoire saisie, elle proviendrait des villages Konongo dans le département du Kouilou et Ngokosso dans le district de Banda, dans le Niari.
Ces présumés délinquants fauniques, tous de nationalité congolaise, ont tous reconnu les faits qui leur sont reprochés. Ils seraient des habitués du commerce illégal de produits de faune dans la ville de Pointe Noire.
Ces derniers vont répondre de leurs actes devant la justice congolaise et risquent des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme et 5 millions de FCFA d’amende, chacun.
Le commerce illégal des produits de faune conduit à l’extinction des espèces animales sauvages à travers le monde. Ce trafic illégal est la troisième forme de commerce la plus rentable après les stupéfiants et les armes.
Rappelons que l’éléphant bénéficie d’une protection absolue en République du Congo suivant l’arrêté de 1991 ainsi qu’un acte de la Conférence nationale souveraine. L’espèce est menacée d’extinction dans de nombreux endroits au Congo à cause du braconnage pour ses pointes.
C’est ainsi que l’article 27 de la loi congolaise en matière de protection de cette espèce faunique stipule « l’importation ; l’exportation ; la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées ; ainsi que de leurs trophées sont strictement interdits ; sauf dérogation spéciales de l’administration des eaux et forêts ; pour les besoins de la recherche scientifique ».