Le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso a salué, dans son message sur l’état de la nation, le courage et la détermination de ses compatriotes face aux difficultés financières dont fait face actuellement le pays.
Devant le parlement réuni en congrès, le Chef de l’Etat, lors de la célébration du 66è anniversaire de la proclamation de la République du Congo, le jeudi 28 novembre 2024 à Brazzaville, a exprimé de tout cœur sa compassion à l’égard de son peuple par des proverbes africains.
« Le vent, quelle que soit sa violence, ne peut pas tordre les rayons du soleil » tout comme « La pluie, quelle que soit sa force, peut mouiller la panthère, mais n’efface pas les taches de sa robe », a-t-il cité.
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En citant ces proverbes, en effet, le président met en avant la « résilience » de son peuple, une qualité qui lui a permis depuis la nuit des temps, à surmonter les difficultés de différents ordres dans l’optimisme et l’espérance.
Parallèlement, il a invité les compatriotes qui « trahissent leur éthique et le sens du devoir en initiant ou en favorisant des grèves à répétition », à se tourner vers « le dialogue constructif et fécond » pour la bonne marche des entreprises et administrations. « Rappelons, pour l’Histoire, que les grèves intempestives menées en 1990 avaient conduit au déclin de pans entiers de l’économie nationale et entrainé la disparition de plusieurs entreprises. Cette situation avait mis au chômage de nombreux travailleurs qui se sont retrouvés, par la suite, dans une grande précarité ».
Il a renchéri en les encourageant vivement « de gagner un peu tout le temps que tout en peu de temps », comme l’enseigne un vieux dicton.
L’horizon d’un jour meilleur
Parlant des réformes économique et financier engagées par le pays, Denis Sassou N’Guesso a indiqué qu’en 2025 le gouvernement tablera sur une croissance économique de 3,8% tandis qu’en 2024, elle table sur 3,3%.
Aussi, « Les tensions inflationnistes amorcent une décélération de 5,3% en 2023 à 4% à l’heure actuelle. La reprise économique se poursuit grâce à une croissance hors pétrole soutenue ainsi qu’à la mise en œuvre des réformes ».
Sur le volet sanitaire, « Aujourd’hui, avec l’installation de ses organes de gouvernance, la couverture santé à travers la Caisse d’assurance maladie universelle est à notre portée. 2025 est à jamais l’année ultime de lancement de l’assurance maladie universelle en République du Congo.
Dans cette perspective, J’enjoins le gouvernement de tout mettre en œuvre pour accompagner l’implémentation de la Caisse d’assurance maladie universelle.
Cette action témoigne de notre idéal pour une solidarité nationale plus active et plus inclusive, pour une équité plus renforcée et une justice sociale plus agissante, aux fins de protéger toutes les couches sociales de notre pays contre les risques et les aléas inhérents à la vie.
Je demande au gouvernement d’œuvrer au renforcement des capacités d’accueil et de prise en charge des patients, par l’achèvement des travaux de construction des hôpitaux généraux et leur dotation en plateaux techniques performants.
Les hôpitaux généraux de Sibiti et de Ouesso, dans les départements de la Lékoumou et de la Sangha, ont atteint la phase de finalisation des travaux.
En 2025, seront lancés les travaux d’achèvement des hôpitaux généraux d’Impfondo et de Kinkala, dans les départements de la Likouala et du Pool. »
Dans cette lueur d’espoir, le Président Denis Sassou N’Guesso a vivement félicité les prouesses de quelques organismes qui se sont investis dans la formation qualifiante des jeunes. Le cas du projet de formation professionnelle et qualifiante des jeunes d’Owando auquel la Dynamique Owando Pluriel a formé plus de 300 jeunes sur plusieurs domaines. Notamment, la maçonnerie, la menuiserie, la pisciculture, la soudure, la couture.
A propos de l’électricité et l’eau qui restent des maillons faibles en termes de qualité et de disponibilité dans les deux grandes agglomérations : Brazzaville t Pointe-Noire, il affirme y être préoccupé. « S’agissant de la fourniture d’électricité, notamment à Brazzaville et Pointe-Noire, vos cris de cœur me sont parvenus et Je n’en suis pas resté insensible. (…) En matière de production électrique, les investissements réalisés permettent de couvrir nos besoins actuels, le goulot d’étranglement étant la vétusté des réseaux de transport et de distribution. La solution définitive réside dans la mise à niveau des réseaux de transport et de distribution pour tenir compte de la forte demande de nos principales villes. »
Ces mêmes réalités se répercutent sur la distribution d’eau potable. Il exprime « Dans l’entretemps et sur mes instructions, le gouvernement a, pour ce qui est de Brazzaville, démarré le projet « Station eau pratique » dont un prototype vient d’être installé sur le site du château d’eau du boulevard Alfred RAOUL, en vue de résorber la lancinante question de la desserte en eau potable du quartier Plateau des 15 ans. Ce système autonome, qui vise à apporter une réponse à la fourniture en eau potable dans une zone bien circonscrite, possédant un réseau de distribution, s’étendra dans d’autres arrondissements de Brazzaville et de Pointe-Noire.
Le gouvernement s’active également à finaliser la réalisation et/ou l’actualisation des études pour le renforcement des systèmes d’alimentation en eau potable des casernes de la ville de Brazzaville, dans les districts d’Ollombo, Boundji, Gamboma, Mouyondzi, Bouansa, Loutété et Yaya. »
Cependant, Denis Sassou NGuesso a, entre autres, fustigé d’un ton interrogatif la gestion des fonds alloués aux étudiants qui s’élevaient à neuf milliards l’année alors qu’en réalité, les ayants droits ne perçoivent de trois milliards depuis l’instauration du système biométrique à l’université. Où partent donc les six milliards ?